Cette installation propose d’écouter des fragments de paysages via une série de modules sonores.
Damien Gernay est né en 1975, dans la banlieue de Paris. Entre 1994 et 1998, il a étudié le design à l’École Supérieure des Arts (ESA) Saint-Luc Tournai en Belgique. Après l’école, il travaille sur des projets de scénographie pour des clients de danse contemporaine et de théâtre en Belgique. De 2003 à 2005, Gernay a été artiste en résidence au Fresnoy, Studio national des arts contemporains à Tourcoing, France, un centre pour artistes interdisciplinaires. En 2007, il a créé son propre studio de design à Bruxelles.
Le travail de Gernay est hautement expérimental, motivé par son désir de défier les frontières entre l’art et le design. À ce jour, sa pratique couvre le mobilier, l’éclairage et les accessoires. Ses pièces reflètent souvent une révérence pour la nature et l’énigme ; son œuvre plus large se concentre sur la matérialité, la texture et l’ambiguïté. Proche des considérations d’un peintre ou d’un sculpteur, l’impondérable joue un rôle déterminant dans sa pratique. L’erreur est acceptée et assimilée, rendant chaque pièce unique avec sa propre histoire, ses complexités et ses paradoxes intimes. Il allie maîtrise et spontanéité, mêlant le lisse au rugueux.
Gernay expose fréquemment, notamment, à l’heure où nous écrivons ces lignes, dans des foires telles que PAD London & Paris, ICFF à New York, Milan Design Week, et dans des institutions telles que la Triennale de Milan, le Design museum à Gand, Bozar à Bruxelles, entre autres.
Site web de l'artiste : http://www.damiengernay.com/portfolio/
Cette installation propose une interprétation synthétique d’un fragment de paysage, dans lequel évolue un groupe de pigeons. Elle se compose d’une série de modules sonores type, disposés suivant la trajectoire effectuée par les oiseaux lors de leur envol. Chaque module émet un son très court, en palindrome, matérialisé par le va et vient d’une bande magnétique. L’assemblage de ces éléments (roucoulement-frottement-battement d’ailes-cris) recrée le paysage sonore. Écrire de manière synthétique sous-entend de préciser un décodage adapté. De la même manière qu’une image numérique est plus ou moins lisible en fonction de la distance à laquelle on la regarde (plus on s’éloigne, plus elle devient petite, plus on se rapproche, plus elle se pixellise), les modules sont alignés a équidistance d’une ligne imaginaire qui serait le focus. De part et d’autre de cette ligne, il y a une distorsion de la perception, le son se déforme, accélère, ralentit, change de sens, réagit au comportement du spectateur. Si celui-ci s’arrête, le module comprend que le spectateur propose son degré de définition, le paysage sonore est alors ’ joué ’ dans son ensemble au rythme proposé. Le spectateur évolue donc dans un espace normé mais fragile ou chaque écart provoque une transformation sensible.
Vidéos :
Texte : Le Fresnoy
Vidéo et images : Damien Gernay
Matériel venant d’Interface-Z :